A cors et à cris la Bretagne réclame son indépendance
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Ce Breton veut bien faire du bruit pour se faire entendre et pour une bonne cause. Les gens à Nantes n’ont plus le goût et le sens de la terre qu’ils habitent parce qu’ils refusent de défendre leur patrimoine culturel. En tout cas telles sont les apparences. Mais sous les cendres les braises couvent et le feu peut repartir à tout moment. Ecoutons ce grand défenseur de la langue et culture locales contre l’occupation idéologique de Paris.
La Voix de la Russie. Quelles sont vos activités pour défendre la Bretagne et son identité ?
Mikael Roparzh Coraud. Nous avons été au cœur des manifestations pour protester contre écotaxes qui sont les portiques pour taxer les camions. Vu la position de la Bretagne, elle est doublement pénalisée par rapport à d’autres nationalités françaises. A titre personnel, je suis membre du parti breton composé de nationalistes bretons modérés. Et je fais partie aussi avec le prince Alexandre de Basile d’un parti qui est le parti des fédérateurs européens. Et je voulais lire une déclaration que j’avais préparée spécialement pour qu’elle soit diffusée sur les ondes de La Voix de la Russie :
« Nous demandons à l’Etat français de quitter la Bretagne dans les plus brefs délais. Ce qui se passe actuellement n’est qu’un prélude à la guerre. Nous voulons la paix, mais si notre territoire est occupé illégalement, nous serons dans l’obligation de nous libérer par tout moyen. »
Il faut savoir que le Traité de 1732 de la réunion de la Bretagne à la France n’est pas valable. Normalement on ne devrait pas être Français ! On devrait encore être Bretons ! Aux temps de la monarchie on jouissait quand même d’une autonomie. On ne payait pas nos impôts. Notre armée a été gérée. On avait un parlement. Cela s’est dégradé avec la Révolution française de 1789 où l’on nous a retiré notre culture, notre identité… Et avec Napoléon, tout devait être conçu à l’image de la France. Et sous Vichy, La Loire inférieure et puis la Loire Atlantique ont été séparées en 1941 du reste de la Bretagne. On est trahis depuis des siècles. Et là je vois cette affaire des quotas qui fait déborder le vase – on est poussé jusqu’à nos derniers retranchements ! Chez les Bretons il y a une perception violente sur ce qui se passe actuellement. Cela reste purement du domaine mental mais on est poussé jusqu’au bout !
LVdlR. 7 mosquées à Nantes… Une huitième en chantier… Vous ne protestez pas?
Mikael Roparzh Coraud. Le problème est que l’on est trop tolérant. Moi-même, je me partage sur la Bretagne, l’Occitanie et le Maroc. Le problème est que pour la ville de Nantes, ancienne capitale du grand-duché de Bretagne, on arrive bien à 8 mosquées. Et de fait, quand il y a 8 mosquées dans le patrimoine nantais, on arrive à quelque chose d’absurde ! Je vis beaucoup au Marrakech, mais on a tout juste une église. Ici on n’aura plus de fêtes religieuses avec les lois républicaines. Noël ne sera plus la Fête de Noël, la Pentecôte non plus… Bref, toutes ces fêtes religieuses qui existaient depuis des siècles se trouvèrent supprimées. On arrive à un état d’intégrisme laïc et cela n’est pas bon en soi ! On perd notre identité et nos valeurs. C’est vrai que tout le monde peut être Breton ! On est Breton par la loi du cœur, mais il serait quand même stupide de perdre nos valeurs. Comme le peuple russe le peuple breton a ses valeurs à défendre.
LVdlR. Auriez-vous un programme politique ? Vous vous sentez donc envahi par une culture qui vous est étrangère.
Mikael Roparzh Coraud. Il y a un mouvement centriste qui est le parti breton et laïc. Après vous avez des groupes avec, en particulier, le maire de Kareck qui est naturellement Breton. Ce que l’on veut c’est au moins une autonomie pour que l’on puisse s’autogérer sans avoir à vivre en Bretagne avec les lois parisiennes et les technocrates parisiens qui décident de ce qu’il faut faire en Bretagne. Et en plus avec une gestion exécrable. Il faut savoir que dans notre PIB 56% répondent au fonctionnement de l’Etat. Pour un petit pays comme la France de tels chiffres sont aberrants ! Au moins faudrait-il supprimer les départements, couper des régions historiques. Avant de faire partie de la France on était la quatrième puissance économique de l’Europe ! Et la première puissance navale !
Commentaires de l’Auteur. Lorsque l’URSS implosa, toutes les républiques ex-soviétiques cherchaient à comprendre à qui faire porter le chapeau. Nombreux furent ceux qui en conférèrent la responsabilité au peuple russe. Et les grands Russes croyaient les républiques ethniques responsables de tous les maux et griefs. Au bout d’un moment il s’est trouvé que la plus grande partie territoriale de l’URSS décida de refaire un ensemble qu’ils baptisèrent la CEI et qui a un service de garde-frontières en commun, l’Union douanière et la libre circulation des biens et personnes. En quelque chose la France est plus ou moins à l’image de cette URSS d’antan au moment de son décès. Les problèmes pullulent et ils sont inextricables. L’idéologie dont les assises furent jetées au temps de la Révolution craquent et se fissurent. Cela veut-il dire que la France partirait à la dérive ? J’espère que non. Elle va se refaire une santé en abandonnant le principe d’une masse amorphe composée d’individus anonymes, asexués et atones, pour redevenir une terre riche en culture de ses provinces historiques qui formeront un concert des nations respectées. En tout cas je l’espère pour nos amis bretons ! Trugarez deoc’h !
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